Programme du colloque

Afin de télécharger le programme préliminaire en format PDF, cliquez sur sur le lien suivant.

Descriptif des ateliers et conférences

Mardi, 24 janvier 2012

9h20 : La violence dans la famille : Trouble de santé mentale et variables situationnelles.
Suzanne Léveillée, Ph.D., Professeure de psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières et psychologue depuis plus de 20 ans.

La violence dans la famille nous interpelle tous. La question posée régulièrement porte sur la santé mentale des personnes qui exercent cette violence. Dans un premier temps, les définitions des types de violence dans la famille (violence conjugale et les sous types d’homicides) seront présentées et ensuite, les définitions des différents types de troubles mentaux (incluant les troubles psychotiques, dépressifs, et aussi les troubles de la personnalité). Dans un deuxième temps, nous présenterons l’ampleur du phénomène et dans un troisième temps, nous effectuerons les liens entre les violences dans la famille et les différents types de troubles mentaux. Le constat de la vulnérabilité psychique sera discuté : la violence dans la famille est commise par des personnes fragiles confrontées à des déclencheurs (ex : rupture amoureuse) et ayant recours à des moyens accessibles (accès arme à feu). Enfin, quelques cas cliniques seront apportés visant à illustrer nos propos ainsi que des pistes de prévention.


11h05 : Violence conjugale chez les hommes et les femmes présentant des traits de personnalité limite : Comprendre et mieux gérer le risque d'abus physique et psychologique



Dr Sébastien Bouchard, Ph.D., psychologue, professeur invité, UER Éducation, TÉLUQ et Clinique des troubles relationnels de Québec;
Dr Natacha Godbout, Ph.D., psychologue, professeure, Département de sexologie, UQAM.

Plusieurs études suggèrent que près du tiers des hommes qui présentent des comportements de violence conjugale présenteraient un trouble de personnalité limite et des données récentes suggèrent que cette situation s’appliquerait aussi chez les femmes. Cette conférence propose de faire un survol des principales recherches suggérant que la présence de traits ou d'un trouble de personnalité limite constitue un important facteur de risque de commission de violence conjugale. Les facteurs développementaux (exposition à la violence dans la famille d'origine, style d'attachement), intrapersonnels (caractéristiques psychologiques) et interpersonnels (nature des interactions à deux) contribuant à cette situation seront présentés. ensuite, les conférenciers proposent un survol des résultats de deux études empiriques sur des modèles intégrant les aspects individuels et interactionnels permettant de mieux comprendre les comportement de violence conjugale chez des individus présentant un trouble limite et dans la communauté. Enfin, en se basant sur une approche sensible aux différences individuelles, des pistes d’interventions auprès des personnes qui commettent ou qui sont victimes de violence conjugale seront explorées.

13h50 : « Violence et santé mentale; Comment dépasser les limites de chaque organisme en travaillant en concertation? »

Activité de discussion, de réflexion et de mise en commun
Animation : Nathalie Turgeon

Il est possible de faire plusieurs constats en ce qui concerne les problématiques de violence et de santé mentale. Tout d’abord, rares sont les ressources qui sont spécialisées à la fois en violence et en santé mentale et il serait  utopique de croire que tous les intervenantEs peuvent être des spécialistes de tous les domaines.
Ensuite, travailler avec des personnes qui ont à la fois des défis de santé mentale et vivent des problématiques de violence, soit comme auteure ou victime, demande des approches d’intervention souvent différentes. C’est encore plus vrai quand une personne a de grands défis de santé mentale et dont la problématique de violence est très présente. Dans ces situations, il n’est pas rare que les ressources se lancent la balle, car elles n’ont pas l’impression qu’elles sont LA ressource qui peut aider cette personne.
Cette situation est alarmante, d’une part parce que la majorité des ressources d’aide accueillent un nombre grandissant de personnes qui vivent avec des défis de santé mentale de toute sorte et d’autre part car il arrive que des personnes tombent dans des vides de service, car elles sont trop aux prises avec leur problème de santé mentale pour être accueillie dans les ressources en violence, mais pas assez en crise pour fréquenter les centres de crise ou les milieux hospitaliers et psychiatriques.

Il est impératif de trouver des solutions et des outils qui permettent de mettre la concertation au cœur des interventions.

Dans le cadre de cet après-midi d’échange, de réflexion et de discussion, trois groupes viendront nous faire part de leur expertise et de leur expérience en termes de concertation intersectorielle et de leurs observations terrain. Ces exposés serviront de tremplin pour alimenter des discussions et des échanges en plu petits groupes de participantEs pour tenter de trouver des pistes de solution pour répondre à la question suivante : Comment dépasser les limites de chaque organisme en travaillant en concertation sur les problématiques de violence et de santé mentale? 

Groupes qui présentent
  • Groupe A-GIR, groupe lavallois d’intervention et d’évaluation du risque homicidaire dans un contexte conjugale et familial;
  • Le groupe d’intervention en santé mentale du Service correctionnel du Canada (à confirmer).
  • Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF), dans le cadre de leur récente recherche « Santé mentale au Québec : les organismes communautaires de femmes à la croisée des chemins ».


Mercredi, 25 janvier 2012

9h00 : Perception du soutien social chez les adolescentes victimes d'agression sexuelle
Olivia Regnault, Candidate au PhD en psychologie, Université de Montréal
Isabelle Daigneault, PhD, Professeure adjointe au département de psychologie, Université de Montréal

Ce projet s’intéresse au rôle du soutien social dans l’ajustement post-traumatique de victimes d’agression sexuelle. De nombreuses études soulignent le rôle protecteur du soutien mais plusieurs autres viennent nuancer son impact bénéfique (Ullman, 1996 ; Feiring, Taska & Lewis, 1998). Une approche qualitative permet de s’intéresser au processus complexe par lequel le soutien influence l’ajustement post-traumatique ce qui permet de mieux cerner les caractéristiques du soutien qui jouent un rôle dans l’ajustement des victimes. Les objectifs consistent à décrire en profondeur et mieux comprendre comment des adolescentes victimes d’agression sexuelle (n=8) perçoivent leur soutien social. Les propos recueillis lors d’une entrevue ont été traités à l’aide du logiciel QDA Miner et de l’analyse thématique. Les premiers résultats des analyses seront présentés. Mieux comprendre les caractéristiques aidantes ou non du soutien aux victimes pourrait permettre d’outiller adéquatement leurs proches et de favoriser chez eux des conduites de soutien plus appropriées.

10h45 : Départager les agresseurs et abuseurs sexuels qui souffrent de troubles mentaux de ceux qui présentent notamment des problèmes psychoaffectifs et des distorsions cognitives

Dr. Marc Ravart, M.A., Ph.D., psychologue et sexologue clinicien

Les auteurs de délits sexuels sont des personnes troublées psychologiquement et sexuellement.  Nous savons qu’il n’existe pas de profil psychosexuel spécifique au sein de cette population et que la nature des troubles liés à la problématique présentée varie d’une personne à l’autre.  Certains troubles identifiés à l’axe I et/ou l’axe II du DSM-IV seraient parfois associés au passage à l’acte.  Quoique plus rare, l’auteur d’une agression sexuelle avec violence indue peut être reconnu non coupable de ses actes à cause d’un trouble mental grave.  Dans bien des cas, les agresseurs et abuseurs sexuels ne présentent pas de troubles mentaux particuliers, mais ont notamment des problèmes psychoaffectifs et des distorsions cognitives qui seraient liés à leur conduite délictuelle.  Cette présentation offrira une revue des troubles mentaux qui seraient souvent associés aux agressions et abus sexuels, en départageant les délits qui seraient plutôt liés à des problèmes psychoaffectifs et des distorsions cognitives. 

13h15 : Comprendre la colère et la violence



Camillo Zacchia, Ph.D.,  Psychologue – Conseiller principal, Bureau d’éducation en santé mentale à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas


Dans cette présentation, nous allons faire la lumière sur la nature des conflits interpersonnels et les facteurs cognitifs qui nourrissent la colère. Nous comprendrons également comment les désaccords peuvent escalader et mener à la violence, et pourquoi, les êtres humains sont portés à contrôler les autres. La violence conjugale est reliée à une variété de troubles de santé mentale incluant les troubles de la personnalité et de la consommation. Quelques-uns de ces facteurs et pourquoi ils augmentent les risques de violence, seront étudiés au cours de cet exposé. 

15h00 : Panel  ayant pour question « Est-ce que les troubles de santé mentale peuvent jouer un rôle dans les manifestations de violence? Si oui, jusqu’où et sinon, comment l’expliquer?»

Panelistes
  • Anik Paradis, responsable du projet d’intervention pour femmes ayant des comportements violents au Centre des femmes de Laval;
  • Étienne Guay, doctorant en sociologie, chargé de cours en travail social à l’UQAM et à l’UQO;
  • Louis-François Dallaire, travailleur social à à l’UMF Laval du CSSS de la Vieille-Capitale;
  • Représentant du Carrefour d’hommes en changement (CHOC).